Bonjour a tous!
Je viens de faire de la pub (du spam ???) pour le blog en repondant a tous les destinataires d'un mail commun (je l'ai fait expres, bien sur), alors j'espere de nombreux commentaires de gens inattendus!
Introduction au monastere tibetain en general, tel que je l'ai vu au travers des temples et monasteres de Ramoche (lhassa), Jokhang (lhassa), Ganden, Katzel, Drigung Til, Reting et Drepung.
Un monastere tibetain, bien souvent, c'est deja un site naturel magnifique (enfin, au moins ceux qu'on visite!!!). En dehors de ceux dans lhassa meme (une ville gigantesque pas tres sympathique de 600 000 habitants), on s'est toujours retrouve devant un batiment accroche a flan de montagne (ganden, drigung til, reting, drepung). A Reting, le charme venait egalement de la foret de cypres centenaires qui dissimulait le batiment. Ca sent bon les cypres. Les batiments du monastere sont souvent blancs avec une frange rouge bordeaux en haut. Ils ont une forme bien caracteristique : la facade n'est pas rectangulaire, le sommet est plus fin que la base. Ca grandit.

Sur le toit, plat, s'elancent quelques objets dores : les deux biches de bouddha (il ne s'emmerde pas le coco), les cones porteurs de cloches... tout sera plus clair avec quelques photos. Bref, un monastere tibetain, ca brille au soleil.
Dedans, toute une atmosphere. Ambiance rouge et or. Ambiance sombre. Le temple est une salle plus ou moins carree. en entrant, on est en dessous d'une galerie qui fait le tour de la piece. On ne voit pas le plafond, cache par la galerie. la lumiere est en general laterale, ou provient de la galerie superieure. tout est enchevetrement. le centre est occupe par un damier de colonnes, qui multiplient les effets d'ombre. sur les cotes, des meubles en bois a vitrine contiennent des dizaines de statues a venerer. Tout est habille ici, encore plus qu'en Inde : les statues, mais aussi les colonnes, parees de tissus multicolores brodes de fils dores. Attention, ca n'est pas criard. D'ailleurs, le criard ne resisterait pas : l'air est gras et plein de la fumee des bougies de beurre de yak, qui noircit tout. Entre les colonnes, encore des obstacles a une vision degagee : de grands etendards peints de boudhas et autres disciples (bodhisattva pour les intimes, avalokitesvara, ca rappelle des choses a certains ;) ) pendent du plafond jusqu a 2 m du sol, et des especes de lampions de tissu.
Bilan : on ne voit de certaines statues immenses (plusieurs metres) que les pieds croises sur des lotus, jusqu'a s'en approcher a moins de deux metres. La contre plongee est decidement une saisissante demonstration de puissance et superiorite.
Etonnamment peut etre, le bouddhisme tibetain semble tres "idolatre". On voit bouddha, bouddha du present, bouddha du futur, bouddha illumine, boddhisatva de la compassion, de la sagesse, et une ribambelle de protecteurs qui ressemblent en fait a des monstres aux yeux exorbites. Tous ces etres superieurs ont leur code pictural, leurs attributs.
On a assiste aux rituels des fideles au temple de Jokhang a Lhassa, grand lieu saint s'il en est. Quand on est bouddhiste tibetain, avant d'entrer au temple, on achete un sachet de beurre de yak et on fait de la petite monnaie pour avoir autant de billets de un jiao (10 centimes d'euro) que possible. On sort eventuellement son moulin a priere, une sorte de hochet qui pivote circulairement. On peut avoir son chapelet en bois. Devant les statues, une salutation. Entre les statues, un marmonnement constant de phrases saintes (sutras). On pose un billet entre les doigts de la statue, ou sur la vitre de la vitrine, ou carrement on fait patafix avec du beurre de yak!! Dans le Jokhang qui est bonde, il y a une file constante de pelerins qui vont de chapelles en chapelles, sortes d'absides remplies de statues.
Tout ca dans une grosse chaleur humide et grasse.

Le plus beau dans ces temples, c'est la lueur des meches plantees dans de larges bols de cuivre remplis de beurre de yak, regulierement remplis par les pelerins. On se croit bien souvent devant un De La tour ou un rembrandt quand s'eclaire le visage ride d'une vieille femme qui verse son beurre fondu. Et l'odeur entetante du beurre de yak, si caracteristique des temples tibetains (du tibet en general?), devient agreable...
Et les moines me direz vous ? Ils sont la! Grandes toges rouges... On les a vu a l'oeuvre dans le temple de Ramoche, ou nous sommes tombes par hasard sur une ceremonie annuelle, parait il pour les defunts (rumeur des touristes presents). Tous assis, alignes sur leurs banquettes rouge a ras du sol, ils marmonnent leur chants, rythmiques, presque tribaux, tonalite gutturale.
alabidawaladibawalawalawala... est ce beau ? pas vraiment. mais c'est mystique. Deuxieme partie a l'exterieur du temple, pour un grand bucher d'offrandes diverses, bambou, orge, herbes odorantes, et... beurre de yak evidemment.
Voila l'essentiel.
Ensuite, on est etonne par le boucan que font les touristes chinois dans les temples, la complaisance des moines (en dehors des ceremonies) qui posent pour la photo moyennant quelques yuans donnes au temple. Mais est ce bien important ?
Caro trouve que ces monasteres manquent cruellement d'un esprit religieux. Justement a cause des touristes, du cote tres primitif des offrandes aux statues, des yuans a donner pour prendre des photos, des moines qui repondent en gueulant a leur telephone portable dans le temple... On capte tres bien au Tibet...
Derniere chose : dans ces monasteres, on voit beaucoup de choses, mais on ne comprend quasiment rien. D'apres le Rough Guide, bon nombre de pelerins ne comprennent pas non plus grand chose... Rassures ??
Sur chaque temple en particulier :
Ramoche (lhassa) : je me souviendrai surtout de la ceremonie aux morts
Jokhang (lhassa) : la foule pressee et sale de pelerins, les billets d'offrande qu'on fourre partout
Ganden: le site magnifique a 4500m, la montee sur la piste entre les paturages de yak et de moutons, la vue incroyable sur la region et le fleuve, turquoise
Katzel : petit monastere minus, juste pour voir a quoi ressemble un monastere de province
Drigung Til : la vue a 180 degres sur la vallee, le moine ermite qui nous montre sa chambre
Reting : la foret de cypres, les 4 rapaces magnifiques tourmoyant a une trentaine de metres
Drepung : la taille! le monastere-ville, avec ses ruelles, ses multiples temples, sa cuisine...

Ceremonie aux morts a Ramoche