Philosophie - premiere, ou le pavillon du plaisir de la pensee

Bon... voici le temps de sortir des banalites. vous comprendrez cette phrase comme bon vous semblera.

Voyage en Chine. 2006.

On est ou ???

C est quoi ce melange de bidules et de chouettes ?

On voit...
- des Chinois en 4x4 de luxe et des Chinois en pousse pousse.
- des villes gigantesques super propres avec des services au moins a la hauteur de la "norme" occidentale (pour exemple la banque tout de marbre vetue de la Bank of China a Kunming)
- des villages pourraves du fond du Yunnan aux alentours de Yuanyang, agraires, vivant de leur riziere, de leur vache et leur poule personnelle, sales comme un village indien, rue transformee en decharge publique, ou l'on jette les bouteilles de plastique sans se poser de question
- raffinement decoratif d un restaurant de Jianshui... ou l'on finit par trouver une patte de poulet dans la soupe. ca donne du gout.
- les crachats!!!!!!!!!!!!! on crache en Chine. On le sait, mais en vrai, ca choque plus... Le crachat se decompose en trois parties distinctes. D'abord aller chercher le residu de morve et de glaire dans tous les recoins du pharynx, du larynx, et des cavites nasales. Tout, on prend tout, ca fait un gros bruit degueulasse, crrrrreuuuarchhhhhhhrrroooooooooofriiiiichhhhhhhhhht. Ensuite, l'evacuation a proprement parler, un souffle profond projette les secretions... au loin ? NON. au plus proche, la ou on est, pas plus loin que ca. Par exemple, si on est dans le bus, on pourrait dire : crachons par la fenetre. Mais non. on crache dans l allee centrale, et tant pis si il y a de la moquette. Troisieme etape, comme pour montrer qu on est conscient et fier de son crachat, on lui marche dessus, on l etale, pas question de le negliger, on l a fait, on l assume. OUI, j'ai crache, OUI, je l'etale. Voila le grand manifeste du crachat chinois. Pour tout vous dire, je m'y suis mis (pour faire crier les filles), j'ai fait crier les filles, mais pour mon plus grand plaisir, je n ai recu que l'indifference normale du peuple chinois, qui n a pas sourcille. Laowai a crache!
- la modernite... les centre villes flambant neufs, pietons. les grandes marques occidentales, et pas qu a hong kong. les magasins de chaussure super branchouille, juste un peu trop criards (techno a fond) pour etre de chez nous...
- a cote du magasin branchouille, d'autres rue tres tiers monde, corporatistes, les ferroniers, les vendeurs de chauffe eau, les epiciers multicolores.. mais dans les memes types d'echoppes a meme la rue, memes dimensions, dans la boutique d a cote : chaines hifi et TV ecran plat geant, sur des etageres en bois qui accueillaient la veille peut etre des seaux en plastique multicolores...
- les series TV dans les bus... l'histoire representative du bond chinois... ce businessman issu de la campagne qui a vecu une ascension sociale fulgurante, mais qui est isole dans la ville immense et qui cherche une femme via une agence matrimoniale... apparement pas si banal en chine d apres le Lonely planet. (enfin, le manuel sus cite affirme egalement que la tsingtao est une biere excellente, donc pincettes)
- a cote des buildings flamboyants en construction, adosse au chantier, les cahuttes type bidonville des ouvriers qui y travaillent, paysans en plein exode rural


Voila en vrac quelques etonnements.

Et puis il y a le voyage, les heures passees dans les bus, les trains, les paysages qui defilent, le temps qui passe, tout ce temps disponible pour ne rien faire, penser, vider tout ce qui emplit inconsciemment notre memoire vive.

Je lis Nicolas Bouvier, L'usage du monde, un recit de voyage que je recommande a tout le monde, en particulier a ceux qui aiment partir avec leur sac sur le dos et un programme plus qu approximatif. Je mettrai quelques citations bientot.